C’est la question que je me suis posée quand j’ai appris que l’Office québécois de la langue française, trouvant le mot «burgundy» trop anglais, a demandé au propriétaire du Pub Burgundy Lion d’ajouter «des éléments en français» au nom de son resto.
En 2013, c’est moi qui ai sorti l’histoire du «Pastagate» dans Le Journal, quand j’ai appris que l’OQLF se plaignait de l’utilisation du mot «pasta» sur le menu du Buonanotte.
Cette année, il n’y aura pas de «Burgundygate», car l’OQLF est revenu sur sa décision.
Mais il ne faut pas non plus que les anglos se servent de cette histoire pour décrédibiliser l’OQLF, pour passer pour des victimes et pour freiner la défense du français.
Bouhouhou, pôvres anglos opprimés
Il y a de nouvelles règles d’affichage depuis le 1er juin qui exigent que le français prédomine. On savait que ça allait chialer dans les chaumières anglophones, que ça allait ruer dans les brancards. On savait aussi que certains militants anglos allaient nous sortir la carte de la division. Bingo! C’est exactement l’argument qu’a utilisé le proprio du Pub Burgundy Lion dans sa publication Facebook!
Il affirme que le dossier de la langue «contribue à la polarisation croissante de notre ville et de notre province».
Quel argument faiblard! Chaque fois qu’on réclame plus de français, on se fait dire que ça divise la population. Mais ça divise seulement ceux qui refusent, comme Sugar Sammy, de reconnaître qu’il n’y a qu’une langue officielle ici.
Le proprio du pub ajoute: «Nous vivons une période relativement inédite de turbulences mondiales et nationales, et des enjeux comme la perception d’une signalisation en anglais ne sont entretenus par le gouvernement provincial que dans le but de diviser la population et de détourner l’attention des véritables enjeux qui doivent être abordés sur le plan économique et social.»
Ce n’est pas parce qu’il y a la guerre au Soudan, que le Proche-Orient est à feu et à sang et qu’un fou habite à la Maison-Blanche qu’on doit arrêter de défendre le français à Montréal, voyons!
Midnight in Paris
En ce moment, je suis en voyage à Paris. Je photographie toutes les devantures de commerces en anglais en rageant. «Car lovers», «All Day bakery», «Eats Thyme», «At home», «Enjoy».
Un resto de tacos écrit: «Eat your tacos, slip your mezcal, fuck your diet.»
J’ai même vu un «Baguette’s café»… au pays de la baguette, avouez que c’est fort de café!
Et que dire de «H.A.N.D» (Have a Nice Day), où on peut «eat in» ou «take out»? Sur la devanture de ce restaurant du 1er arrondissement, il n’y a pas UN MOT en français. L’inspecteur de l’OQLF ferait une crise d’apoplexie devant cette «prédominance de l’anglais». Mais je vous le dis: j’aime bien mieux un inspecteur pointilleux au Québec que l’envahissement anglais de Paris.
Sur ce, have a nice day!
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[…] Vous pouvez lire l’histoire complète ici: L’organisme de réglementation linguistique du Québec est-il excessif?. […]